Nous vous invitons à la conférence de Mme Anna Krzyżanowska de l’Université Marie Curie-Skłodowska, Mme Katarzyna Kwapisz-Osadnik de l’Université de Silésie et M. Francis Grossmann de l’Université Grenoble-Alpes, LIDILEM !

Résumé : Notre démarche porte sur un champ d’investigation relativement peu exploré dans les études phraséologiques. Elle a débouché sur la description pragma-sémantique d’une cinquantaine de formules conversationnelles courantes du français avec leurs équivalents en polonais et italien. À partir d’une liste de ces expressions en français, nous avons extrait, dans la base Orfeo oral et le corpus Phraséorom, celles qui étaient les plus fréquentes. Nous avons ensuite cherché leurs équivalents fonctionnels en polonais et en italien, en nous appuyant également sur de larges corpus (Corpus National de langue polonaise et Paisà). Les valeurs pragmatiques, le comportement syntaxique ainsi que les différents facteurs conditionnant leurs modalités d’emploi ont été spécifiés. En situant notre analyse sur le plan énonciatif, nous sommes partis du constat que toutes les formules s’interprètent comme réalisant, au moins dans certains de leurs emplois, le même type d’acte de langage, à savoir un acte expressif, celui qui traduit l’état psychologique du locuteur. La valeur expressive des formules transparaît également à travers une appréciation négative que le locuteur porte sur son propre énoncé ou sur celui d’autrui et un état de choses. Compte tenu du type de contexte d’énonciation spécifique dans lequel elles apparaissent, nous nous sommes attachés à examiner quelles valeurs illocutoires sont véhiculées par les expressions mises en contraste pour passer ensuite à leurs caractéristiques pertinentes sur le plan syntaxique, lexico-sémantique et discursif. Dans le contexte contrastif franco-polonais, nous souhaitons étudier quelques problèmes liés, entre autres, aux questions comme suit : la dimension diastratique des deux formules comparées ; divers degrés de figement syntaxique et/ou sémantique des formules ; la relation entre la sémantique et la valeur pragmatique des formules ; les idiosyncrasies relevant des spécificités typologiques des deux langues ou du mode de conceptualiser la réalité extralinguistique ; l’établissement des équivalents fonctionnels approximatifs. Dans le contexte contrastif franco-italien, nous proposons une brève analyse de la formule « Ça roule ! » dont l’équivalent italien s’est avéré la formule « A posto ! ». Nous montrerons d’abord le résultat de notre travail à partir de la fiche française élaborée dans le cadre du projet pour ensuite réfléchir sur le choix de la formule correspondante et sur le degré d’adéquation.