Sodome et Gomorrhe : remarques sur le romanesque proustien (en marge de la traduction)
Dans le cadre du cycle proustien, Sodome et Gomorrhe est un volume relativement indépendant, et sans doute celui qui est le plus romanesque, le plus « balzacien » de tous. La fresque sociale y prend toute son ampleur, et la découverte de l’inversion, véritable noyau de l’action, y constitue, pour le héros, une initiation aussi importante que le motif de la madeleine. Cependant, à travers la réflexion sur la langue, Sodome et Gomorrhe ouvre également La Recherche à la dimension anti-romanesque, travail de sape annoncé dès la première partie par un « essai » sur l’homosexualité. Essayer de ne pas se perdre dans cette complexité, et de trouver des tons pour l’exprimer : telle semble la tâche principale d’un traducteur de ce volume.