Appel

Colloque à l’occasion du 20e anniversaire

de l’Association académique des romanistes polonais « Plejada »

Le français en Pologne : textes, contextes, prétextes

Du 2 au 3 décembre 2022, Poznań, Université Adam Mickiewicz

L’Association académique des romanistes polonais « Plejada » en coopération avec l’Université Adam Mickiewicz a le plaisir de vous convier au colloque intitulé Le français en Pologne : textes, contextes, prétextes.

Ce colloque scientifique qui se tiendra les 2 et 3 décembre 2022 à Poznań est l’événement central de la célébration du 20e anniversaire de l’Association et vise à réunir tous les romanistes polonais et à dresser ainsi, à travers leurs contributions scientifiques, un panorama des principales recherches menées actuellement en Pologne autour de la langue française. Le colloque s’inscrit parfaitement dans la mission que notre association s’est donnée à sa création, de diffuser les études françaises en Pologne, de fédérer les enseignants-chercheurs qui contribuent à apporter une touche innovante à la philologie française et de créer ainsi des occasions de discussions dont l’impact dépasse notre contexte disciplinaire d’origine.  

Le 20e anniversaire nous incite à revenir sur les moments clés de l’histoire et de la vie associative de « Plejada ». Dans cette veine, la partie introductive du colloque sera consacrée à un panel portant sur les débuts, le développement et les actions de notre association. Les fondatrices et fondateurs de « Plejada » et ses présidentes successives nous ont fait l’honneur d’accepter l’invitation à ce panel et de venir partager leurs souvenirs et expériences de travail pour l’association. Nous aurons ainsi la joie d’accueillir :

prof. dr hab. Teresa Giermak-Zielińska (présidente de 2002 à 2006)

prof. dr hab. Teresa Tomaszkiewicz (présidente de 2006 à 2010)

prof. dr hab. Marcela Świątkowska (vice-présidente de 2002 à 2006)

prof. dr hab. Maciej Abramowicz (membre du comité fondateur, trésorier de 2002 à 2006)

prof. dr hab. Krzysztof Jarosz (membre du comité fondateur)

prof. dr hab. Elżbieta Skibińska (membre du comité directeur de 2002 à 2004, vice-présidente de 2004 à 2006)

prof. dr hab. Teresa Jaroszewska (présidente de 2010 à 2012)

prof. dr hab. Grażyna Vetulani (présidente de 2012 à 2016)

prof. dr hab. Jolanta Sujecka-Zając (présidente de 2016 à 2020)

En référence au thème du colloque, les panélistes aborderont les questions associées aux prétextes de la création de Plejada : ses débuts, ses premiers objectifs et ses motivations ; aux textes produits par Plejada : son statut, ses enquêtes, ses publications, surtout les éditions où le coq de l’association apparaît ; aux contextes de l’action de Plejada : les conditions institutionnelles, les relations internationales et interpersonnelles, autant de facteurs qui ont déterminé la forme et les objectifs de l’ association naissante. Ce retour en arrière sera aussi l’occasion de penser l’avenir, d’envisager un nouvel horizon d’action et d’identifier les défis que le milieu académique doit relever dans les prochaines années.

La partie scientifique du colloque s’attachera également aux notions de texte, contexte et prétexte, qui seront reprises, (re)définies en regard de la particularité épistémologique et des finalités disciplinaires des quatre domaines de recherche explorés par les romanistes polonais : études littéraires, linguistique, glottodidactique et traductologie. Chacun de ces domaines s’empare à sa manière de l’objet textuel en tant qu’unité linguistique, compositionnelle, structurelle, discursive ; chacun donne une place particulière au contexte dont les textes émanent, dont ils portent la trace et dans lequel ils sont reçus ; chacun scrute les prétextes sous-jacents aux choix formels, les soubassements normatifs et idéologiques, tout cela en tenant compte des enjeux inhérents à ses champs d’investigation propres.

Pour la didactique du français langue étrangère, l’approche du texte a considérablement évolué avec les avancées en sciences du langage, en psychologie développementale ou en neurosciences. Le texte a ainsi changé de statut en classe de langue et, d’objet d’analyse linguistique statique, il est devenu sujet de réflexions (inter)personnelles, de débats et de discussions où la subjectivité du lecteur est croisée avec les moyens linguistiques permettant de l’exprimer. Vus ainsi, les textes peuvent suggérer des « prétextes » pour des activités didactiques variées en classe. Nous pensons ici aussi bien aux textes en tant que produits socio-culturels (qu’ils soient littéraires ou non) qu’aux textes qui sont en voie de production par des apprenants et dont la forme et le contenu sont de ce fait instables, nécessitant un va-et-vient incessant entre différentes couches textuelles (linguistique, logique, pragmatique, discursive). À tout cela s’ajoutent les « contextes » de leur exploitation qui, par ailleurs, ne restent pas sans conséquences sur le choix de l’approche du texte choisie. Ainsi, dans un contexte didactique défini (p. ex. selon une culture éducative particulière), l’on peut proposer de travailler dans un paradigme plurilingue et pluriculturel, ou bien avec un accent mis sur les compétences réceptives, ou encore d’initier les apprenants à faire des transferts intertextuels.

Nous invitons les conférenciers à envisager, entre autres :

  • l’évolution des approches du texte produit/lu en didactique du FLE et les changements des compétences professionnelles qui en découlent ;
  • la « relecture » didactique du rôle de l’apprenant en tant que lecteur/scripteur en L2 ;
  • la médiation de textes en classe de langue dans l’optique du CECR – Volume complémentaire (2018) ;
  • les exemples de « prétextes » didactiques fournis par les textes : outre les compétences strictement linguistiques et textuelles, quelles sont les possibilités de travail, par exemple, sur les stratégies d’apprentissage, la motivation, l’autorégulation ou l’autonomie de l’apprenant ?
  • le travail avec et sur les textes comme moyen de remédiation pour les personnes présentant des déficits cognitifs ou relationnels ;
  • l’impact des technologies et du multimédia sur les compétences textuelles des enseignants et des apprenants ;
  • l’apport des acquis de la linguistique de corpus permettant de favoriser une approche didactique fondée sur des textes et contextes et de développer des compétences linguistiques aussi bien que le savoir-apprendre et l’autonomie de l’apprenant ;
  • la didactique du FLE face au traitement automatique des langues (p. ex. à la traduction automatique ou à la correction automatique) : les nouveaux outils stimulant la production écrite.

Pour les études littéraires, il n’est guère besoin de souligner l’importance du texte, central pour la discipline. En jouant sur les mots, on pourrait même dire qu’il constitue le prétexte de toute recherche littéraire. Les manières de l’approcher évoluent cependant au cours des années, impliquant parallèlement des changements de définition du rôle du contexte. La relation de ces deux notions est ainsi sujette à des transformations qui vont de leur union étroite à leur séparation totale, où l’importance du contexte est reniée au profit de l’autonomie du texte seul. Les études littéraires s’en ressentent, y trouvant prétexte à de nombreux débats et prises de position dont les milieux universitaires, à leur tour, font état.

Dans le cadre de notre rencontre, les problématiques suivantes pourraient ainsi être abordées :

  • les caractéristiques du texte littéraire : littérarité, paralittérature, sous-littérature… ;
  • les questions relatives à la génologie ;
  • l’étude des prétextes (genèse) de la création d’un texte littéraire ;
  • les nouvelles perspectives des études littéraires, dans le contexte universitaire des philologies romanes en Pologne, dans le contexte global ;
  • les critères de choix des textes à étudier dans le cadre des études romanes en Pologne : genres, époques, régions préférées (contexte géographique, littérature francophone) ;
  • les modes d’approche du texte littéraire (théorie littéraire, explication de texte, stylistique, interdisciplinarité) ;
  • le texte abordé en lecteur et en auteur (lire et écrire) ;
  • les contextes du texte littéraire (littéraire, historique, géopolitique, socio-culturel ou autre) ;
  • l’interaction entre le texte et le contexte extralittéraire (engagement/distanciation, manifestes littéraires ou prises de position sociales, politiques, économiques et autres) ;
  • l’étude des paratextes ;
  • les contextes de publication, l’industrie culturelle, les institutions littéraires…
  • l’imprimé et le numérique, l’e-littérature.

Pour la linguistique, la triade texte-contexte-prétexte est inextricablement liée, les trois concepts étant des vases communicants. Le texte est né d’une intention communicative, que l’on peut assimiler à un prétexte (« occasion permettant de faire, de dire quelque chose », TLFi) ; son interprétation ne saurait s’effectuer sans la prise en compte des traits contextuels : à l’échelle micro (ex. marques déictiques, anaphores…), méso (ex. type et genre textuels dans lesquels il s’inscrit, type de support…) et macro (système idéologique ou axiologique qu’il véhicule). La linguistique textuelle, contemporaine de l’analyse du discours, évoquée au Congrès de Linguistique Française de Paris (2008) comme l’un de ses sous-domaines (Grzmil-Tylutki 2016), se situe cependant dans la lignée des études menées depuis l’Antiquité sur la rhétorique du texte. Cette longue tradition explique le vaste champ de recherches textuelles.

La linguistique contemporaine présente aussi un autre visage (con)textuel façonné par le développement des technologies et du Big Data. De grandes collections de textes accompagnées d’outils de recherche et d’extraction de combinaisons lexicales récurrentes basés sur des algorithmes mathématiques avancés permettent d’appréhender les caractéristiques combinatoires de la langue ainsi que certaines notions qui les décrivent dans une nouvelle perspective à caractère largement quantitatif.

Dans le cadre de notre colloque, nous proposons, entre autres, les axes de réflexion suivants :

  • le texte dans son approche multimodale ;
  • les genres textuels à la croisée des contextes numérique et non-numérique ;
  • les problèmes de la cohérence textuelle dans le contexte productif et interprétatif ;
  • les relations entre les composants d’un texte à différents niveaux d’analyse ;
  • les procédés de rhématisation et de thématisation dans les textes ;
  • la rhétorique et l’axiologie des textes dans le contexte socio-culturel et politique ;
  • la lexicographie traditionnelle et numérique ;
  • l’étude quantitative et qualitative de corpus monolingues et bilingues.

La pensée traductologique aborde les trois notions clés du colloque de plusieurs points de vue. En effet, les textes traduits – comparés avec leurs originaux ou pris indépendamment – se trouvent traditionnellement au centre de la réflexion. Tous les choix textuels (lexicaux, grammaticaux, stylistiques…) sont donc minutieusement examinés. Les relations que le texte traduit entretient avec d’autres codes sémiotiques constituent aussi un terrain fécond d’investigation. L’étude des avant-textes des œuvres traduites, à travers les manuscrits, brouillons et autres documents de travail des traducteurs, permet de mettre en lumière la dimension expérimentale et créatrice du processus traductif.

Les traductologues s’intéressent aussi de plus en plus vivement aux prétextes et contextes multiples : ceux de la création, de la circulation et de la réception des traductions, des choix et stratégies des traducteurs et des autres acteurs du processus de traduction, de leurs coopérations, négociations et relations. Pour les décrire, plusieurs approches s’offrent au chercheur, notamment les approches textuelle, génétique, ethnologique, sociologique, bibliométrique ou mixte. 

La traductologie s’intéresse enfin à elle-même pour étudier les différents contextes de son histoire, de son développement, de ses courants et de ses sous-disciplines. Elle se préoccupe également des méthodes d’enseignement de la traduction, de l’interprétation et de la terminologie.

Les propositions de communication, ouvertes à différents champs disciplinaires, s’inscriront dans les axes suivants :

  • les (re)définitions de la traduction et de l’interprétation ;
  • les raisons et critères de choix des textes à traduire ;
  • les textes et leurs composants en traduction (mots, expressions, structures, terminologies,…) ;
  • la traduction dans son approche multimodale (traduction audiovisuelle, traduction du livre pour la jeunesse, etc.) ;
  • les études génétiques au service de la traductologie ;
  • les paratextes du texte traduit ;
  • les relations des traducteurs et autres acteurs du processus de traduction ;
  • la création, la publication, la circulation et la réception des traductions : les circonstances culturelles, sociales, idéologiques, politiques, géographiques,…
  • l’enseignement de la traduction, de l’interprétation et de la terminologie en Pologne ;
  • les contextes du développement de la traductologie polonaise.

Le comité scientifique demeure ouvert à toute autre proposition de communication en lien avec les notions clés de texte, prétexte et contexte !

Comité scientifique

prof. dr hab. Maciej Abramowicz

prof. dr hab. Teresa Giermak-Zielińska

prof. dr hab. Krzysztof Jarosz

prof. dr hab. Teresa Jaroszewska

prof. dr hab. Elżbieta Skibińska

prof. dr hab. Jolanta Sujecka-Zając

prof. dr hab. Marcela Świątkowska

prof. dr hab. Teresa Tomaszkiewicz

prof. dr hab. Grażyna Vetulani

Comité d’organisation

Bernadeta Wojciechowska (Université Adam Mickiewicz ; présidente de « Plejada »)

Anita Staroń (Université de Łódź ; vice-présidente de « Plejada »)

Jolanta Sujecka-Zając (Université de Varsovie ; présidente sortante de « Plejada »)

Agnieszka Dryjańska (Université de Varsovie ; trésorière de « Plejada »)

Monika Grabowska (Université de Wrocław ; secrétaire de « Plejada »)

Renata Jakubczuk (Université Marie Curie-Skłodowska ; membre du comité directeur de « Plejada »)

Sylwia Kucharuk (Université Marie Curie-Skłodowska ; membre du comité directeur de « Plejada »)

Jolanta Dyoniziak ((Université Adam Mickiewicz, membre de « Plejada »)

Joanna Górecka (Université Adam Mickiewicz, membre de « Plejada »)

Agnieszka Kaliska (Université Adam Mickiewicz, membre de « Plejada »)

Joanna Teklik (Université Adam Mickiewicz, membre de « Plejada »)