Serdecznie zapraszamy Państwa na kolejny wykład Plejady. Tym razem zostanie on poprowadzony przez dr Michała Obszyńskiego
Les littératures noires écrites en langues européennes, notamment en français et en anglais, se constituent et cherchent à se définir depuis à peu près cent ans. Harlem renaissance aux États-Unis des années 1920, négritude en France des années 1930 – voilà les deux mouvements que l’on associe le plus souvent à la naissance d’un corpus littéraire distinct ainsi que d’une vie littéraire intense dont les écrivains et écrivaines noirs sont, respectivement, les auteurs et les acteurs principaux. L’apogée de ce lent processus d’émergence et de légitimation littéraire peut être située au milieu du XXe siècle, l’époque marquée par deux manifestations majeures pour la communauté artistique africaine et afro-descendante, à savoir le Premier et le Second congrès internationaux des écrivains et artistes noirs, tenus à Paris en 1956 et à Rome en 1959. C’est durant ces deux grandes rencontres que les écrivains noirs venus des quatre coins du monde (Europe, États-Unis, Caraïbe, Afrique) tentent de tracer les voies du développement de la littérature qu’ils écrivent ainsi que de définir le rôle qu’ils se proposent de jouer au sein de leurs sociétés d’appartenance. Race, nation, communauté internationale, humanité : autant de points de référence qui guident les réflexions et les débats des deux congrès, fondamentaux pour la théorisation des littératures africaines, caribéennes, afro-américaine, et même afro-canadienne de l’époque de la décolonisation en Afrique et de la lutte pour les droits civiques en Amérique du Nord. Or, les discussions inaugurées dans les années 1950 et poursuivies tout au long des décennies 1960 et 1970 sont loin d’être taries. Au contraire, les questions que se sont posé les participants aux congrès de Paris et de Rome connaissent, de nos jours, un nouvel élan, au moment où la position géopolitique de l’Afrique change radicalement et à l’époque où une nouvelle génération d’intellectuels et d’écrivains africains, groupés autour des « Ateliers de la pensée de Dakar », cherchent à redéfinir la place de leur continent sur la carte culturelle et littéraire du monde.
L’objectif de la conférence sera de cerner les principaux enjeux de cette longue réflexion sur les littératures noires, de mettre en évidence les responsabilités de l’écrivain noir, telles qu’elles ont été définies par le discours des manifestations évoquées ci-dessus, ainsi que d’interroger la problématique de la liberté artistique, intrinsèquement liée à celle de la fonction sociale de l’écrivain et de la littérature.